MIGRATION IRRÉGULIÈRE ET ILLÉGALE/DES CENTAINES DE GUINÉENS EN OTAGES À BAMAKO

Sous la manigance d’un nébuleux réseau d’arnaqueurs opérant sur le sol malien sous la couverture de QNET Ltd (ndlr/société internationale de vente multiniveau sud-asiatique), des centaines de jeunes migrants ouest-africains majoritairement des Guinéens sont pris en otages dans des foyers de fortune. Ils sont entassés dans des foyers sis dans les périphéries de la ville de Bamako. Précisément, dans les quartiers de la rive droite de Niamana, Yirimadjo, N’Tabacoro ou encore Kalabancoro. Une investigation réalisée sur le terrain.
ndaarnews.com
Malgré les opérations organisées régulièrement par la police malienne et les dénonciations effectuées par les médias, le phénomène lié à cette pratique d’organisation mafieuse reste intact. Ce mardi 19 février 2025, une équipe de l’Ambassade de Guinée à Bamako et du Conseil des Guinéens Établis en République du Mali, conduite par un détachement du Commissariat de police de N’Tabacoro, a effectué une visite inopinée sur le terrain. Dans les enceintes du premier foyer visité, ils sont près d’une centaine de jeunes migrants ouest-africains composés majoritairement des Guinéens, se est regroupée. Leur tranche d’ âges, c’est dans la fourchette de dix (10) à trente (30) ans révolus. Parmi eux, il y a des filles, des jeunes nourrices, des enfants et des malades. C’est un certain Mohamed Condé qui en est le Chef mais, selon nos interlocuteurs, qui n’est jamais trouvé sur place. Vous pouvez l’avoir et échanger avec lui par téléphone mais jamais lui rencontrer ou lui découvrir physiquement. Aux dires de Camara Mikaïlou, âgé de 28 ans, de nationalité guinéenne, tout ce monde gagne leurs trois repas journaliers et sont traités en cas de maladie. Mais, le comment et/ou par qui ? C’est la question qui reste posée. Même au niveau de la Police. En deuxième lieu, c’est le bâtiment géré par Oumar Sidibé, 28 ans, originaire de N’Zérékoré(République de Guinée) mais également jamais rencontrable sur place. Dans ce foyer, il y avait 62 personnes, toutes des jeunes, qui y vivaient. À la question de savoir s’ils accepteraient d’un rapatriement volontaire dans leur pays, sur proposition de l’Ambassade et du Conseil des Guinéens Établis au Mali, leur réponse est négative : «Non, nous voulons qu’on nous laisse tranquille pour poursuivre notre petit bonhomme de chemin ! ».
Cap sur le troisième et dernier foyer visité ce jour. Ici, le foyer est dénommé ‘‘Bâtiment Coulibaly’’. C’est un foyer occupé par un effectif de 105 âmes. Ousmane Diallo, 22 ans, sortant d’université, en est le Chef de foyer. Dans la grande salle, un tableau est fixé au mur. Tous les jours, dans les après-midis, Ousmane anime des séances de formation de ses camarades de fortune. Non loin de là, il y a un terrain de foot où certains d’entre eux viennent s’entraîner ou jouer avec les jeunes du quartier. Par ailleurs, selon le jeune Sow, il y a plusieurs autres foyers dont un appelé ‘‘La Maison Blanche’’ (dont les Occupants viennent d’être déguerpis) et un autre, caché dans le quartier de Yirimadjo, appelé ‘‘Bâtiment Bamba’’. Selon une source policière, il y a une vingtaine de foyers de de ce genre, beaucoup peuplés, perdus dans la zone Rive droite de la ville de Bamako. En rappel, dans les précédentes années, il y a eu convois de ces gens victimes du réseau d’arnaqueurs opérant au nom de la société sud-asiatique de vente multiniveau, QNET, ont été rapatriés vers la Guinée-Conakry. Mais, étant donné que le phénomène persiste malgré les incessants efforts de la police malienne l’attente, les populations des quartiers avoisinants commencent à s’interroger sur l’existence réelle du réseau entretenant de tout ce monde de bras valides et sur l’origine du financement de prise en charge. Certes le Mali est un pays d’accueil et d’hospitalité légendaire, mais tout à savoir qu’aujourd’hui le Mali est un pays en état de guerre contre le terrorisme et la rébellion séparatiste. Donc, ces attroupements commencent à poser des questions cruciales du côté des populations civiles qui réclament auprès de la police de la cité le démantèlement de ces foyers.
Affaire à suivre !
La Rédaction