INTÉGRATION AFRICAINE/UNE FORTE DÉLÉGATION DE LA CÉDÉAO DES PEUPLES À BAMAKO

Depuis le week-end dernier, une forte délégation des communautés ouest-africaines, venue des différents pays membres de la CÉDÉAO, est en séjour à Bamako. C’est pour rencontrer les autorités maliennes qui assurent la présidence tournante de la confédération de l’Alliance des États Sahéliens (AES) autour d’une préoccupation majeure des peuples frères de la Sous-région. À savoir comment défendre et protéger légalement les droits et intérêts directs des populations des deux espaces (CÉDÉAO et AES). Une préoccupation suffisamment fondée et partagée dans les quinze pays ouest-africains.
Ndaarnews.com
Organisée en une commission dénommée la CÉDÉAO des Peuples, les communautés des pays membres de la CÉDÉAO viennent de dépêcher une forte délégation à Bamako. Dirigée par le Président du Conseil des Maliens Établis en Côte-d’Ivoire, Mourlaye Haïdara, secondé par le Président de la commission CÉDÉAO des Peuples, Sékou Kaba, cette délégation est composée des représentants venus presque de toutes les capitales ouest-africaines. Précisément, d’Abidjan, de Lomé, de Conakry, de Ouagadougou, de Bissau, de Freetown, de Monrovia, de Niamey, de Banjul et d’ailleurs. C’est dans deux réceptifs hôteliers de Bamako qu’ils ont posé leurs valises depuis le week-end dernier. Discrètement, ils se sont rendus, au cours de l’après-midi du dimanche 26 courant, chez le Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, Habib Sylla. Dans la nuit du même dimanche, à 21H, la délégation a été reçue par le Président du Haut Conseil Islamique du Mali, Ousmane Chérif Madani Haïdara. Après leur rencontre avec le richissime opérateur économique malien, basé à Libreville-Gabon, et le numéro 1 de la communauté musulmane du Mali, les Délégués de la commission de la CÉDÉAO des Peuples ont été reçus, dès le lendemain, par les autorités maliennes. Tôt, ce lundi 27 janvier 2025, à 8H30 du matin, ils ont été reçus en audience par le Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher. À l’issue de l’audience, le Ministre Attaher a rassuré ses hôtes qu’il rendra compte au gouvernement et au Chef de l’État l’objet de leur mission à Bamako et vers Ouagadougou et Niamey, capitales des deux autres pays de l’AES. Puis, il les a précisé que leurs approches soulevées et préoccupations exprimées à l’adresse des plus hautes autorités politiques de l’AES sont notées et vont être fidèlement transmises au Président de la confédération, le Général d’Armée Assimi Goïta. Et que la suite leur sera adressée. La Commission CÉDÉAO des Peuples dont le siège est dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan, est constituée à l’origine de tous les quinze (15) pays membres de ladite organisation sous-régionale. Donc, y compris le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Mais, avec la création de l’AES, il ne doit y rester désormais que douze États membres. En tout état de cause, vu l’importance numérique des communautés burkinabé, malienne et nigérienne dans les pays de l’espace CÉDÉAO (et vice-versa), la commission de la CÉDÉAO des Peuples a eu le flair de créer un trait de rapprochement entre les deux organisations sous-régionales. Ceci, en transformant le nominatif «CÉDÉAO des Peuples» en celui «CÉDÉAO-AES». Le seul objectif visé est de défendre les intérêts légitimes et de protéger les droits légaux des populations des deux espaces. II s’agit de parer à toute mesure frisant le risque de porter atteinte aux fondements intégrateurs réels des économies et des sociétés des deux zones. Selon le Président de la commission, Sékou Kaba, qui s’est confié à Ndaarnews.com, il ne s’agit, nullement, de s’immiscer dans l’affaire d’aucun des deux blocs d’États. Mais juste d’œuvrer à l’amont à la préservation des intérêts directs des populations ouest-africaines. Il s’agit de signer une convention prônant, entre autres, la liberté de la circulation des personnes et des biens dans les deux espaces, la possibilité d’établissement des populations dans chacun des quinze pays ouest-africains et la liberté d’entreprendre ou d’investir de part et d’autre. Toujours, aux dires de notre interlocuteur, la commission qu’il préside respecte le choix souverain des autorités des pays membres de l’AES. De ce fait, les plaidoiries de sa délégation auprès des deux espaces géopolitiques sont d’ordre purement social et économique. Le jeudi 30 janvier prochain, la délégation s’envolera à destination du pays des Hommes intègres (ndlr/Burkina Faso!) puis vers le Niger.
Nous y reviendrons !
Habib Diallo